Don d’organes : parlez-en autour de vous !

Depuis la crise sanitaire, les greffes d’organes et de tissus ont baissé. Afin de relancer les dons et lever les tabous, il est important d’en parler à sa famille et ses proches. Car cette question nous concerne tous.

 

En France, plus de 66 000 personnes vivent grâce à un don d’organes. Dans la grande majorité des cas, les donneurs sont des patients décédés à l’hôpital après un traumatisme crânien, un accident vasculaire cérébral ou un arrêt cardiaque. Malheureusement, depuis la crise sanitaire, la filière du prélèvement et de la greffe ont été très fragilisées.

En théorie, si ces personnes n’ont pas fait connaitre leur opposition à leurs proches, ou via le registre national des refus, elles sont donneuses présumées. Au Centre Hospitalier de Troyes (CHT), une vingtaine de personnes étaient concernées pour un don d’organes et 134 pour un don de cornées en 2021. Mais les médecins ont l’obligation d’interroger les proches du défunt pour connaitre ses volontés à ce sujet. « Quand la personne n’a pas dit de son vivant ce qu’elle souhaitait, c’est difficile pour la famille de prendre une décision. Cela ajoute au deuil la question du don, avec toute la charge mentale que cela suppose pour la famille », souligne Nathalie Frapin, infirmière coordonnatrice des prélèvements d’organes et de tissus. Quand ce dernier est possible, il est réalisé au CHT. Les équipes qui acceptent les organes pour leurs receveurs viennent des centres hospitaliers universitaires de toute la France pour les prélever, parfois par avion, sauf pour les reins qui sont prélevés par le chirurgien local et acheminés par train ou taxi. Le cœur, par exemple, ne doit pas attendre plus de 4 heures entre le prélèvement et la greffe.

 

Une hausse des oppositions au prélèvement qui inquiète depuis quelques années

Georges Simon, médecin responsable de la coordination des prélèvements d’organes et de tissus et chef du service de réanimation, rappelle qu’environ un tiers des entretiens réalisés chaque année se concluent par un refus au niveau national. Entre 2017 et 2019, le taux d'opposition était d'environ 30%. Il est passé à 33% en 2020, 33,7% en 2021 et plus de 34% sur les premiers mois de 2022. En clair, dans plus d'un cas sur trois, les donneurs potentiels, ou leurs proches, refusent encore le prélèvement, alors qu’en 2021, 995 patients sont décédés faute de greffe et plus de 26 000 sont en attente pour en recevoir une.

Il n’y a pas de limite d’âge pour donner ses organes. Si les personnes de plus de 70 ans peuvent rarement donner leur cœur ou leurs poumons, elles peuvent en revanche facilement donner leurs reins ou encore leur foie. En 2021, la moyenne d'âge des donneurs était de 59 ans.

 

Plus d’informations sur https://www.dondorganes.fr ou à la coordination des prélèvements d’organes et de tissus du CH de Troyes

 

Émilie Sibois